Les Miron en 
            Amérique proviennent d'une vieille famille poitevine arrivée au 
            Canada vers le milieu du XVIIème siècle.  En 1639, naissait 
            dans la petite paroisse de Sainte-Hilaire-de-Chizé, diocèse de 
            Poitiers, département des Deux-Sèvres, Laurent 
            Migneron qui allait devenir notre premier ancêtre 
            américain.  Il était le fils de Pierre Migneron (Magneron) et 
            de Marie-Anne Plisson dont le mariage avait été célébré neuf ans 
            plus tôt dans la même paroisse.  Rappelons que la commune 
            de Chizé se trouve à quelque kilomètres au sud 
            de Niort, un 
            chef-lieu de l'ancienne province de 
            Poitou.
            L'ancêtre 
            Laurent serait débarqué au Canada au début des années 1660, époque 
            héroïque de notre histoire s'il en est une.  Était-il venu comme 
            engagé ? ou soldat? Nul ne peut le dire avec certitude.  Nous savons que dès le début 
            de 1664, il était établi avec quelques dizaines de colons dans 
            l'actuelle paroisse de Saint-Joachim, tout près de 
            Sainte-Anne-de-Beaupré.  Étrangement, les régistres de 
            l'époque utilisent indistinctement les patronymes Magneron ou 
            Migneron.  Ce dernier 
            patronyme s'imposera rapidement peu de temps après son arrivée en 
            Nouvelle-France.
            Nous savons aussi que quelques deux ans plus tard, 
            soit le 6 janvier 1666, devant le notaire Claude Auber de Québec, il 
            devait céder tous ses bien à une certaine Marie Monnier (Ce genre de 
            legs étant commun chez les soldats du temps de la colonie).  D'autre part, le fait qu'il 
            fonda un foyer dans la vingtaine avancée nous permet de croire que 
            notre premier ancêtre américain est arrivé au Nouveau Monde comme 
            soldat, bien qu'il ait été probablement menuisier ou charpentier de 
            métier. 
            
            On ne sait 
            malheureusement beaucoup de cette personne.  Au recensement de 1666, l'ancêtre Laurent avait alors 
            vingt-six ans et n'était toujours pas marié.  S'apprêtait-il à aller 
            guerroyer en Iroquoisie? Cela est fort possible car c'est au début 
            de 1666 que le gouverneur Daniel de Courcelles levait un important 
            corps de volontaire dans la colonie pour mener une expédition 
            punitive chez les Agniers. 
            
            S'il y eut expédition, elle fût de courte durée car le 
            4 mars 1666, mandaté par le roi Louis XVI, Monseigneur François 
            Montmorency de Laval lui confère de manière solennelle un titre de 
            propriété sur le petit établissement de Saint-Joachim 
            régularisant ainsi une situation de fait 
            qui durait depuis quelques années.  Les registres du Séminaire de 
            Québec, en date de 1680, nous font voir sa "terre"; ou concession 
            qu'il est possible de situer immédiatement à l'est de la rivière 
            Saint- Anne, le long du Saint-Laurent.  À quelques centaines de 
            mètres plus loin, au nord, la concession enjambe ladite rivière 
            Saint- Anne. 
            
            Le 07 septembre 1666, notre ancêtre Laurent épouse 
            Anne Saint-Denis à Québec. Nous savons qu'aucun des deux ne pouvait 
            signer son nom.  Nous savons aussi d'après 
            l'acte notarié du temps que le père de la mariée, Pierre 
            Saint-Denis, s'était engagé à leur "donner une vache au cours de la 
            première année de mariage".   Les nouveaux mariés 
            aménagèrent alors dans la petite maison de bois que Laurent occupait 
            à Saint-Joachim. 
            
            Nous connaissons peu de choses de notre ancêtre 
            maternel, Anne Saint-Denis, sauf qu'elle 
            était femme de caractère comme seule cette époque héroïque savait en 
            fabriquer. À preuve, les délibérations du Conseil Souverain, le 
            gouvernement (Créé par un Édit Royal de Louis XIV au mois de mars 
            1663, le Conseil Souverain exerçait son autorité sur les questions 
            administratives, criminelles, judiciaire et civiles de la 
            Nouvelle-France). 
            
            De l'époque, nous apprenons que le 7 juillet 1667 elle 
            fut trouvée coupable par le juge de 
            Beaupré d'avoir frappé à coups de gourdin un certain Monsieur Huot 
            et condamné à verser une amende de 25 livres tournois pour ce délit. 
            On ne connaît pas la raison de cette intervention musclée de notre 
            aïeule. J'ose croire cependant que cet incident fut de nature tout à 
            fait épisodique et que nos ancêtres Laurent et Anne menèrent la vie 
            simple et rangée des premiers habitants de la Nouvelle-France.  Trois enfants allaient naître 
            de cette union: Pierre en 1672, Jean en 1673 et Anne en 
            1674. 
            
            Année cruelle que cette année 1674 car notre ancêtre 
            maternelle, Anne, devait décéder en pleine force de l'âge. L'année 
            suivante, ayant fait part de son intention de se remarier, l'ancêtre 
            Laurent doit régler sa succession. Ainsi, le 11 mai 1675, devant le 
            notaire Vachon, il déclare les biens suivants: une petite maison de 
            bois, un bon poêle quelques vieilles marmites, un coffre en 
            bois contenant le linge de sa première 
            femme, deux vaches noires, deux taureaux. Deux veaux et une 
            truie. 
            
            Le 20 mai 1675, il épouse donc en seconde noces, Marie 
            Guillaume, une Fille du Roy.  Entre 1665 et 1673, plus de 
            neuf cents Fille du Roy sont arrivées à Québec. (Voir ici la 
            liste des Filles du Roi de la Haute Société, où le nom de Marie Guillaume y figure).  
            L'intendant du temps, Jean Talon, imposait des amendes aux 
            célibataires et récompensait les mariages précoces et les familles 
            nombreuses.  Talon est 
            arrivé en Amérique du Nord en 1665.  Sous l'impulsion 
            de Jean-Baptiste Colbert, ministre des 
            Finances de Louis XVI, Talon imprima un nouveau souffle de vie à la 
            colonie alors vacillante.  Au cours des sept années que 
            Talon passa dans la colonie, la population de la Nouvelle-France 
            grimpa de 3,200 à 7,600 habitants arrivés de La Rochelle et qui 
            venait de la paroisse Saint-Médard de Paris.  Quatre enfants, dont trois 
            filles, allaient naître de cette union. 
            
            Au recensement de 1681, l'ancêtre Laurent a 42 ans et sa deuxième 
            femme 29 ans. 
            
            En 
            1694, Anne, la fille du premier lit de l'ancêtre Laurent se 
            marie à un certain Robert Dufour. Quatre ans plus tard, plus 
            précisément le 07 juillet 1698, c'était 
            au tour du premier fils notre aïeul Pierre, de 
            faire de même. C'est ainsi qu'à l'âge de vingt-six ans, Pierre 
            épousait Anne Charron à Québec. Les nouveaux mariés s'établirent à 
            Sainte-Foy près de Québec un peu plus tard, Pierre notre troisième 
            ancêtre américain, naissait. 
            
            Le 15 janvier 1700, 
            l'ancêtre Laurent fait cession de tous ses biens (y compris la 
            maison et la terre) à sa première fille, Anne, ainsi qu'à son mari, 
            Robert Dufour.  La 
            cession des biens se serait effectuée selon la formule du retrait 
            lignager des fils du premier lit, Jean et Pierre Migneron.  En contrepartie, Anne et 
            Robert Dufour s'engagent par contrat à supporter le couple 
            vieillissant pour une durée indéfinie.  Les termes du premier contrat étaient renouvelables au bout de trois 
            ans. 
            En 1703, Laurent, notre premier ancêtre américain 
            s'éteignait à l'âge de soixante-quatre ans.  L'immense empire français 
            d'Amérique, qu'il avait contribué à bâtir à sa bien modeste façon, 
            allait bientôt atteindre son apogée. Que 
            de chemin parcouru depuis son Poitou 
            natal! 
            
            Anne sa première fille, devait décéder l'année 
            suivante.  Le veuvage de 
            Robert Dufour sera de courte durée puisqu'il devait se remarier 
            l'année suivante.  Plus 
            tard, ce dernier voulut rompre l'engagement de soutien qu'il avait 
            toujours à l'égard de sa belle-mère, Marie Guillaume. En bonne Fille 
            du Roy qu'elle était, celle-ci ne l'entendit pas de cette 
            oreille et fit tout un tintamarre dont un 
            appel aux tribunaux pour qu’on respectât l'engagement 
            initial. 
            
            À la fin du XVIème siècle, ce 
            fut la lente montée des premiers pionniers vers Montréal, 
            alors plaque tournante vers les contrées riches en fourrures et 
            surtout, surtout, vers l'Ouest... où on croyait toujours y trouver 
            le passage vers la Chine fabuleuse. Étrangement, de ces temps 
            épiques, ne nous reste que la ville de Lachine, point d'arrêt d'une 
            célèbre expédition de Cavalier de La 
            Salle vers la Chine! 
            
            Il ne faut donc pas se surprendre de voir 
            notre ancêtre, Pierre, venir s'y établir avec toute sa 
            famille au début du XVIIIème siècle.  C'est d'ailleurs à Montréal 
            qu'il mourra le 20 décembre 1720. Avant de mourir, il aura cependant 
            eu la joie un an plus tôt, soit le 4 septembre 1719, d'assister au 
            mariage de son premier fils, Charles, à Agnès Gareau de Saint- 
            Francois-de-Sales, paroisse naissante à l'est de l'Ile Jésus et qui 
            était la propriété des Jésuites.  Charles avait à peine vingt 
            ans.  Le 20 septembre 
            1746 à Pointe-aux-Trembles, Pierre Migneron fils de 
            Pierre et d'Anne Charon se mariait.  Ils donnèrent naissance à 
            Pierre Migneron qui se maria à son tour à 
            Marie-Céleste Caillet (Caillé) le 13 janvier 1777 à Montreal de 
            cette union Francois Migneron vit le jour, il se 
            maria à son tour le 06 septembre 1803 à St-Martin à Marguerite 
            Boucher.  Ils donnèrent 
            le jour à Isidore Migneron.  Ce dernier se maria le 20 
            octobre 1835 à Ste-Rose à Josephte Labelle.  La lignée continue 
            sous le patronyme Miron avec la naissance d'Elie 
            Miron qui épouse Onésime Forget le 3 août 1868 à la 
            paroisse Ste-Marguerite de Wexford.  Elie est sans doute le 
            pionnier ontarien puisque son fils Edmond marie 
            Lumina Lepage le 10 juillet 1899 à la paroisse St-Jean Baptiste de 
            Verner, dans le nord de l'Ontario.  Mon grand-père paternel, 
            Hermas Miron, épousa en première noces Anna Aglaé 
            Dauphinais le 5 mai 1930 également à Verner.  Mes chers 
            parents, Clément Miron et Rachel Roberge, échangent 
            leur voeux le 8 août 1964 dans l'église St-Jean Baptiste à 
            Verner.  Luc, qui est l'enfant aîné de 
            Clément, vit le jour à Peterborough, Ontario, le 30 avril 
            1966.
            
            L'orthographie de 
            Migneron-Miron a 
            changé beaucoup au cours des 
            siècles. Comment expliquer ce changement de nom? Voulaient-ils se 
            dissocier du nom paternel?  Cela étonnerait car une telle 
            attitude eût été vraiment à contre-courant des moeurs du temps.  Était-ce plutôt la 
            confirmation qu'on ne prononcait plus la syllabe "gne"; de Migneron 
            dans la famille? Cette dernière explication me semble la plus 
            plausible. Maintenant Miron est couramment 
            vu.  
            
              
                (Extrait/Adaptation du texte de Marie-Claude Miron; répertorié à 
                www.netrover.com/~mcmiron/biographie.html - lien 
                mort)
                 
                                    Laurent Migneron Family History - in English click 
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